Au petit bonheur la chance ! de Aurélie Valognes

Publié le par Stefsav

Au petit bonheur la chance ! de Aurélie Valognes

Résumé :

1968. Jean a six ans quand il est confié du jour au lendemain à sa grand-mère. Pour l’été. Pour toujours. Il n’a pas prévu ça. Elle non plus.

Mémé Lucette n’est pas commode, mais dissimule un coeur tendre. Jean, véritable moulin à paroles, est un tourbillon de fraîcheur pour celle qui vivait auparavant une existence paisible, rythmée par ses visites au cimetière et sa passion pour le tricot.

Chacun à une étape différente sur le chemin de la vie – elle a tout vu, il s’étonne de tout –, Lucette et Jean vont s’apprivoiser en attendant le retour de la mère du petit garçon.

Ensemble, dans une société en plein bouleversement, ils découvrent que ce sont les bonheurs simples qui font le sel de la vie.

Un duo improbable et attachant pour une cure de bonne humeur garantie !

(sources : Editions Mazarine)

 

Mon avis :

Il y a des auteurs dont j’ai lu tous les livres (ou leur grande majorité), et dont je guette les sorties suivantes. Aurélie Valognes fait partie de ceux-là : j’avais aimé Mémé dans les orties, j’ai adoré Nos adorables belles-filles (ou en voiture Simone en version poche), et aimé de nouveau Minute Papillon. J’attendais donc cette sortie avec impatience…

Fidèle à son habitude, Aurélie Valognes utilise une fois de plus un dicton populaire comme titre. Mais cette fois, finis les petits carreaux : la couverture est fleurie, mélange d’un liberty à grosses fleurs et d’une tapisserie dans les tons des années 60-70… Ce qui lui donne, dès la couverture, un petit côté vintage.

On retrouve beaucoup des éléments caractéristiques de cette auteure : un roman très « feel-good », une histoire de famille, une personne âgée, un enfant, de l’humour et une bonne dose de sérieux…

Enfant des années 70, j’ai retrouvé quelques souvenirs de cette époque. Tout d’abord le fameux cadeau Bonux, celui qui se cachait dans la lessive, qui gardait un bon moment son odeur de lessive et qui se gardait précieusement… Le catalogue Bergère de France… Pour moi, ce n’est pas un souvenir de mes grands-mères, mais de ma grand-tante qui tricotait beaucoup et qui avait une impressionnante collection de ces catalogues avec en frange, ces échantillons de laine. Avec mes frère, sœurs, cousins, cousines, nous adorions les feuilleter, lui chiper, et en couper les petites franges pour récupérer ces morceaux de laine !

Passés ces souvenirs d’enfance, j’ai trouvé les personnages de Jean et Lucette attachants. Lucette m’a rappelé ma grand-mère paternelle, parfois un peu bourrue, ne faisant pas de démonstration de l’amour qu’elle éprouvait pour ses enfants et petits-enfants, mais qui nous aurait, j’en suis persuadée, accueillis de la même façon si cela avait été nécessaire. J’ai eu parfois le sentiment qu’en voulant la rendre si bourrue, Aurélie Valognes l’avait rendue si attachante.

Jean, quant à lui, a la naïveté de ses six ans. A cet âge, on ne peut imaginer être abandonné par sa maman (d’ailleurs y a-t-il un âge où on peut imaginer une telle chose…). Quand il prend conscience que son séjour chez Lucette va se prolonger, on le sent obligé de grandir. Malgré tout, il reste un enfant, et l’espoir de revivre un jour avec sa maman vit toujours au fond de lui, et l’invite chaque jour à guetter un courrier apporté par le facteur.

Marie, la maman, incarne à elle seule la situation difficile des femmes au début des années 60-70. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où les femmes, dans leur immense majorité sont libres de choisir leur vie, d’avoir ou non un enfant, leur métier… Mais ce n’était pas si simple dans les années 60-70.

Car en effet, Aurélie Valognes introduit dans ce livre ce qui a été au cœur de ces années : mai 68, les mouvements de libération de la femme, mais aussi le développement de l’électroménager, son entrée dans les foyers (Lucette va peu à peu s’équiper : un réfrigérateur, une télé, le téléphone).

Par moments, j’ai eu l’impression de perdre ces liens si forts entre les personnages que j’avais tant aimé dans ses précédents romans, au profit de ce mélange d’éléments de l’histoire des femmes à cette période…

Je n’ai pas non plus réussi à m’attacher à Marie. Elle est clairement le personnage peu aimable de ce livre : elle abandonne son enfant, ne donne quasiment pas de nouvelles à sa maman qui a recueilli son fils, son nouveau compagnon est fort peu sympathique, quant à la nounou qu’elle a trouvé pour son plus jeune fils, on se demande comment on peut laisser un enfant dans ces conditions…

En somme, ce livre me laisse un sentiment particulier : si la plume d’Aurélie Valognes demeure, je n’ai pas retrouvé la magie de ses personnages qui m’avait fait aimer ses précédents livres. Je ne sais pas si j’attendrais avec autant d’impatience son prochain roman…

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