Un goût de cannelle et d'espoir de Sarah Mac Coy

Publié le par Stefsav

Un goût de cannelle et d'espoir de Sarah Mac Coy

Résumé :

Allemagne, 1944. Malgré les restrictions, les pâtisseries fument à la boulangerie Schmidt. Entre ses parents patriotes, sa soeur volontaire au Lebensborn et son prétendant haut placé dans l’armée nazie, la jeune Elsie, 16 ans, vit de cannelle et d’insouciance. Jusqu’à cette nuit de Noël, où vient toquer à sa porte un petit garçon juif, échappé des camps…

Soixante ans plus tard, au Texas, la journaliste Reba Adams passe devant la vitrine d’une pâtisserie allemande, celle d’Elsie… Et le reportage qu’elle prépare n’est rien en comparaison de la leçon de vie qu’elle s’apprête à recevoir.

(Sources : Editions Pocket)

 

Mon avis :

Sarah Mac Coy nous entraîne dans des aller-retours entre 1944 et 2008 et nous livre en parallèle le destin de deux femmes qui vont se rencontrer... Très vite j'ai été absorbée par ces flashes back et le désir d'en apprendre plus sur elles deux. Elle nous offre dans ces récits une belle leçon d'espoir, mêlée à la culpabilité, le pardon, l'acceptation des autres tels qu'ils sont...

Ces personnages sont tous passionnants, mais elle ne tombe jamais dans le cliché : ainsi, jamais Josef le SS n'est présenté comme un monstre sanguinaire, alors que ça aurait été si facile...

Le parallèle qu'elle établit entre l'Allemagne de 1944 et le "contrôle" de l'immigration aux Etats-Unis est parfois un peu troublant... Il n'y aurait parfois qu'un pas à franchir, ce qu'elle ne fait pas...

Au fil des années et des personnages que l'on rencontre, on voit que l'avenir est souvent bien incertain, que les certitudes d'une époque ne sont plus celles de la suivante...

A travers ce livre, j'ai redécouvert ce qu'était le Lebensborn, cette association qui avait pour but de développer rapidement et massivement la race aryenne, qui dans certains endroits transformait les femmes porteuses des "bons" critères de cette race en machines à reproduire les soldats SS... Et le triste sort de ces femmes et de leurs enfants lorsqu'elles ne répondaient plus aux critères définis...  Cette rencontre avec Hazel et ses enfants, le devenir de Julius fait souvent frémir...

Elle nous montre à quel point même éloigné de chez soi, on reste marqué à vie par sa culture de naissance et les évènements que l'on vit. On ressent aussi à quel point ces hommes et ces femmes n'ont parfois eu d'autre choix que de suivre une idéologie avec laquelle ils n'étaient pas toujours en adéquation, mais qu'ils devaient respecter pour pouvoir continuer à vivre, parfois à survivre... Une réalité de l'histoire que l'on tend parfois à oublier...

Au fil des pages, on perçoit le mélange culturels à travers les odeurs d'épices, les noms de recettes... On en saliverait ! D'ailleurs les dernières pages de ce livre nous offrent plusieurs recettes qui tenteront les plus gourmands !

J'ai passé un très bn moment avec ce livre, malgré la grippe qui ne me permettait parfois pas de poursuivre ma lecture malgré l'envie de ne pas reposer le livre. Une lecture relativement facile, malgré les nombreux flashes back (toujours très bien identifiés puisque l'auteure nous resitue systématiquement dans le lieu, parfois dans le temps), mais surtout une lecture passionnante, mêlant Histoire et fiction.

Publié dans lectures 2016

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